Différencier l’innovation de rupture et incrémentale
Combien d’entreprises ne souhaiteraient pas être innovantes ? Très peu. Pourtant j’ai rencontré mon lot de malentendus lorsque je parlais d’innovation à mes clients, qu’ils travaillent au sein d’une PME ou d’une grande entreprise.
Généralement, nous commençons notre discussion par une définition de ce qu’est l’innovation et nous nous rendons compte que nous n’avons pas du tout la même. Ne lisez pas le paragraphe qui suit : je vous propose de dire à voix haute en quelques phrases ce qu’est l’innovation pour vous. Jouez le jeu afin que je puisse illustrer mon propos !
La définition officielle est de créer quelque chose de nouveau. C’est aussi simple que ça. Mais le terme INNOVATION vient du latin innovare qui signifie « revenir à », « renouveler ». Innovare quant à lui est composé de la racine novus, qui veut dire « changer », « nouveau », et aussi du préfixe in, qui indique un mouvement vers l’intérieur. L’innovation semble donc être avant toute chose un mouvement, donc un processus. Elle symbolise alors le renouveau, le changement et l’amélioration.
Est-ce que cette définition était celle que vous aviez en tête? Je serais prêt à parier que sa signification est bien plus vaste que vous ne le pensiez.
On peut trouver sur internet des tas d’articles très précis sur l’innovation mais pour simplifier, on trouve deux grands types d’innovation : l’innovation disruptive et l’innovation incrémentale. D’un côté, vous avez ce qui change radicalement la donne : une invention, une nouvelle approche du business, et d’un autre côté vous trouvez les petits changements et la recherche d’une amélioration constante.
En quoi l’innovation de rupture change la donne.
C’est de ce type d’innovation dont on entend toujours parler. Les nouvelles technologies, les nouvelles approches, les produits et modèles commerciaux révolutionnaires.. On peut par exemple citer la technologie blockchain, les voitures Tesla, la révolution du e-commerce, les néo-banques ou encore la manière dont on prend un taxi aujourd’hui (si c’est le cas).
L’innovation disruptive est attrayante, surprenante et modifie généralement notre manière d’agir. Pourtant, il est aussi extrêmement difficile et risqué de l’entreprendre.
Pour cela il faut que votre entreprise (bien établie) agisse, développe, achète ou construise une sorte de start-up. Il faudrait sûrement créer un laboratoire, une équipe innovante à temps plein (c’est-à-dire qui ne travaille PAS sur d’autres projets), mais aussi des ressources, un objectif stratégique innovant et bien plus encore. Tous ces éléments sont bien trop souvent oubliés ou sous estimés.
Je répète sans cesse à mes clients : “Tout est possible, mais les plus grosses récompenses ont un prix. Il nous faut seulement faire un choix”. Les startups sont très agiles car elles se concentrent UNIQUEMENT sur un seul produit innovant. Les grandes entreprises quant à elles ont des objectifs de performance à respecter et ne peuvent par conséquent pas modifier l’équilibre commercial qu’elles ont passé plusieurs années à construire.
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Accorder 15-30% de temps supplémentaire à votre équipe afin qu’elle trouve des idées créatives sur différents projets est bénéfique et peut-être intégré facilement dans la stratégie de l’entreprise. Cependant, ce ne sera pas suffisant si vous avez pour objectif d’être dans la disruption. Votre équipe peut avoir d’excellentes idées, mais quoi qu’il en soit, une nouvelle organisation et davantage de ressources seront nécessaires à l’avenir.
A présent il y a autre chose, moins attrayant mais beaucoup plus accessible que votre équipe peut mettre en place, avec ou sans l’innovation disruptive.
L’innovation incrémentale : c’est quoi?
Pour commencer, disons que ce qui a été mentionné plus haut n’est absolument pas ce que votre entreprise prévoit de faire actuellement (ou qu’elle ne veuille pas investir son argent ainsi).
Vous pouvez, peut-importe votre situation, opter pour l’innovation incrémentale. C’est-à-dire miser sur l’amélioration constante des produits, des services, des processus et des méthodes déjà existants (pourquoi pas même améliorer l’entreprise en elle-même?). Cette méthode nécessite un état d’esprit tourné vers la croissance et un travail d’équipe qui sait laisser part à la créativité de chacun.
Mais si chaque employé ou chaque manager se montre plus performant dans ses tâches du quotidien, améliore quelques éléments d’un produit/service ou repense quelques aspects de l’entreprise en utilisant sa créativité, cela crée une synergie qui rend les entreprises véritablement innovantes. C’est aussi simple que ça.
Maintenant simple ne veut pas pour autant dire facile. La complexité apparaît surtout au niveau organisationnel. Vous suggérez une idée, certains de vos collègues sont d’accord avec vous, d’autres ne le sont pas (généralement votre patron) et rien ne se passe. Des procédés trop longs et trop compliqués ont tendance à limiter la créativité des employés et à avoir un impact sur leur performance au travail.
La bonne nouvelle c’est que chaque entreprise ou dirigeant peut travailler sur plusieurs choses pour observer des résultats performants : travailler sur la culture d’entreprise, réinventer les procédés pour favoriser la créativité, améliorer la qualité du management ou encore donner des responsabilités supplémentaires à chacun des acteurs des différents services. Tout ceci est un excellent moyen d’assurer l’innovation mais aussi d’aider chacun à donner plus de sens à son travail en recevant davantage de reconnaissance, de responsabilités et de libertés pour partager des idées et être témoin des changements qu’elles provoquent.
Ainsi, les entreprises verront la communication au sein de leurs équipes améliorée et pourront alors attirer davantage de talents et passer par des procédés moins tumultueux afin de garantir à leurs clients une meilleure expérience.
Néanmoins, on estime que tout ceci est trop beau pour être vrai. On préfère jeter d’immenses sommes d’argent par les fenêtres et crier sur tous les toits que nous allons perturber tout un système plutôt que de résoudre un à un les problèmes déjà existants.
Alors que faire ?
Aujourd’hui dans le monde entrepreneurial, on préfère se focaliser sur l’innovation disruptive et on sous-estime l’innovation incrémentale, souvent à cause des médias d’ailleurs. Il est plus intéressant de dire qu’Apple a inventé un nouveau système de puces révolutionnaires pour leurs ordinateurs plutôt que de dire qu’Allbirds a un processus de retour intéressant pour ses chaussures qui s’est amélioré au fil des années.
Chaque entreprise doit faire des choix vis-à-vis de sa stratégie et elle peut choisir d’entreprendre une stratégie d’innovation disruptive et/ou choisir de mettre en place une innovation incrémentale.
Par conséquent, si vous êtes responsable innovation, membre d’un laboratoire, manager, RH ou bien que vous vous considérez comme un futur entrepreneur à qui on demande d’être plus innovant, ne vous méprenez pas. Il vous faut aborder le problème ou votre objectif avec cette phrase : il y a innovation et Innovation. En réalité, je vous invite même à approfondir vos recherches car il y a bien plus de types d’innovations qu’on ne le pense.
Votre compréhension de l’environnement et du contexte dans lequel vous évoluez vous permettra d’obtenir des résultats optimaux au sein de votre équipe et de votre entreprise. Tout dépend de ce que vous voulez, pourquoi vous (ou n+1) pensez le vouloir, et de votre capacité à faire avec les moyens du bord.
Dans tous les cas, si vous avez la moindre question concernant l’innovation, n’hésitez pas à me contacter : ce serait un plaisir pour moi de vous fournir des conseils gratuits et efficaces.
A bientôt!
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